LE CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE LA DE LA MISE EN PLACE DU PROJET REDISSE IV
L’épidémie de maladie à virus
Ebola (MVE) qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014-2015, les multiples
flambées en 2016-2019 et les flambées d’Ebola au Nord-Kivu, en
République Démocratique du Congo (RDC) mettent en lumière tant la menace
de maladies à tendance épidémique en Afrique et l’importance de
mettre en place de systèmes solides de surveillance et de riposte en cas
de maladie ainsi qu’une collaboration inter pays afin de réduire les
coûts économiques et les pertes en vies humaines lors des épidémies.
Considérant sa mission de mettre fin à l'extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée, la Banque Mondiale a proposé le programme de renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies (REDISSE) pour renforcer les capacités transsectorielles et régionales en termes de surveillance et de réponse intégrée à apporter aux maladies en Afrique centrale et occidentale. Il s'agit d'une série de projets, dont les trois premiers ont eu lieu en Afrique de l'Ouest et le quatrième en Afrique centrale.
Le Programme de renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies (REDISSE) est multisectoriel et vise à renforcer les capacités nationales et régionales de lutte contre les menaces de maladies au niveau de l’interface homme-animal-environnement, source de la plupart des nouveaux agents pathogènes à tendance épidémique connus. Il vise aussi à pallier les lacunes et faiblesses de la surveillance des maladies, de la préparation et des systèmes de riposte dans tous les pays participants et soutient les efforts menés par chaque pays pour accroître la résilience des systèmes de santé animale et humaine des pays de la sous-région afin de mieux prévenir et lutter contre les flambées de maladies infectieuses.
Les avantages et les externalités positives à un niveau régional d’une surveillance efficace de la maladie et d’une riposte efficace sont considérables. L’action collective et la collaboration transfrontalière constituent des éléments essentiels du programme REDISSE qui :
- soutient les efforts des pays pour harmoniser les politiques et les procédures ;
- donne aux pays la capacité à participer à la planification, à la mise en œuvre et à l’évaluation conjointes des activités du programme au-delà des frontières régionales, nationales et de district ;
- favorise le partage de biens spécialisés dont le coût est élevé, tels que les laboratoires de référence et les institutions de formation et de recherche spécialisées. La capacité de surveillance et de riposte des systèmes régionaux dépend d’une franche collaboration et de la force combinée de chacun des systèmes nationaux, du niveau central au niveau communautaire. Ainsi, le programme REDISSE propose de renforcer l’intégralité de la «chaîne de valeur» de la surveillance de la maladie et de la riposte du niveau le plus bas, c’est-à-dire communautaire, jusqu’aux niveaux du district, de la province/de l’État, du pays et de la Région.
La Quatrième phase du Projet en Afrique Centrale (REDISSE IV) constitue une étape suivante dans l’expansion géographique du programme. Cette expansion est à la fois logique et urgente pour les raisons suivantes :
- les pays d’Afrique occidentale et centrale sont géographiquement proches et similaires d’un point de vue épidémiologique, avec la présence de « points chauds » d’émergence de maladies à tendance épidémique ;
- les systèmes de santé des deux sous-régions présentent des faiblesses comparables et bénéficieront d’interventions similaires ;
- les liens commerciaux et culturels entre les pays d’Afrique occidentale et centrale augmentent le risque de transmission transfrontalière de maladies ; et
- il y a une demande forte et urgente d’appui financier pour la surveillance et la riposte à la maladie formulée par les gouvernements de l’Afrique Centrale et un intérêt manifesté à travailler au-delà des frontières conformément à l’approche du programme REDISSE.
Les pays de la région d’Afrique centrale présentent un risque très élevé de flambées de maladies infectieuses, en particulier d’origine animale (maladies zoonotiques). Les études ont démontré que les pays d’Afrique centrale, dont notamment la République Démocratique du Congo (RDC), comportent des zones géographiques où les populations animales sont en permanence infectées par le virus Ebola. Les facteurs d’émergence et de réémergence de maladies infectieuses dans la sous-région comprennent l’utilisation des terres, la déforestation et l’empiétement sur des habitats auparavant isolés de forêts pluviales où les humains peuvent être exposés à de nouveaux agents pathogènes et à des réservoirs de maladies de la faune sauvage tel que le virus Ebola.